Pourquoi pourquoi l’origine du langage

Bernard Victorri – L’origine du langage from O·H·N·K on Vimeo.

À supposer que Bernard Victorri, directeur de recherches au CNRS, dont la conférence de vulgarisation scientifique L’origine du langage a été publiée hier par Le Monde ait fait un jogging ce dimanche matin vers dix heures quinze au Parc de la Tête d’Or à Lyon, plus précisément dans les environs de l’entrée du côté boulevard des Belges, le seizième arrondissement lyonnais, mais cela n’a rien à voir avec les origines du langage, il aurait entendu un garçon de quatre ou cinq ans poser en pédalant des questions à son père, d’abord sur les raisons du décès du frère de son grand-père à l’âge d’un an, « Il avait de l’eau dans le cerveau, a dit le père, ce serait maintenant on pourrait le soigner » puis sur le cerveau lui-même ce qui aurait pu amener un sourire amusé sur le visage en sueur de Bernard Victorri repensant à son argumentation en trois points solidement étayés, à savoir la capacité des langues humaines à emboîter des phrases les unes dans les autres, à dérouler dans une même phrase des événements situés dans des temps différents et enfin à nuancer des assertions, trois arguments qu’au terme de sa conférence il a ramassé dans la supposition que les langues serviraient à l’humanité à raconter des histoires et, tout en courant à petites foulées économes sur l’allée de ceinture du parc jonchée de feuilles mortes, aurait-il sans doute découvert que toutes ses explications disertes durant cette conférence tenaient dans ce mot de ce gamin, « pourquoi », et se serait-il souvenu du nombre de pourquoi qu’un gamin pose et des trésors de langage nécessaires pour lui répondre, puis il en serait alors arrivé à ses propres pourquoi que lui, Bernard Victorri, directeur de recherches au CNRS en linguistique, à passer sa vie à formuler et explorer en utilisant le langage.

Conférence L’origine du langage donnée par Barnard Victorri en janvier 2014 dans le cadre de Les Ernest, 15 minutes pour changer notre vision du monde.

Auteurs de Midi-Pyrénées : une formation web les 1 et 2 décembre pour vous

J’animerai 2 ateliers « Être présent sur le web » les 1er et 2 décembre à Toulouse pour les auteurs de Midi-Pyrénées à la demande du Centre Régional des Lettres Midi-Pyrénées.

Objectif : développer sa présence web pour chacun des 8 écrivains, illustrateurs, traducteurs, scénaristes ou dessinateurs participant à l’un de ces deux ateliers.

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L’outil de création de site WordPress que vous apprendrez à utiliser

Chacun des stagiaires travaillera sur son propre projet de présence web.

Il partira de la définition de ses propres mots-clefs pour lesquels il veut être bien positionné dans Google (si possible premier dans quelques mois). Il apprendra comment créer lui-même son propre site web en utilisant des outils gratuits ou très peu coûteux (nous utiliserons WordPress). Il l’habillera avec un thème graphique de qualité et un menu de navigation correspondant à son projet artistique et à la mise en avant de son offre. Enfin, il coordonnera ce site avec sa présence sur les réseaux sociaux en affinant ses profils sociaux.

Cette journée très pratique et individualisée (chacun travaillant sur son projet) sera prolongée d’un suivi à distance durant les 2 mois suivants.

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Le site de l’auteur Frédérique Martin créé avec WordPress

Un exemple de site web d’auteur est celui de Frédérique Martin, réalisé avec elle depuis 2008. Bien sûr, il n’est pas question en une journée de construire un site contenant autant de matière et  une structure aussi élaborée. Par contre, vous apprendrez le 1er ou le 2 décembre à en jeter l’ossature pour continuer ensuite par vous-même, avec ou sans l’aide d’un webmaster professionnel.

Je suis également le créateur du site web Lyon-visite.info recevant entre 500 et 1000 visiteurs par jour, bien référencé dans Google sur des mots-clefs tels que « Visiter Lyon », « Lyon en 2 jours », « visite guidée fête des lumières ».

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Les 1 ou 2 décembre 2014 à Toulouse, formation finançable par l’Afdas.

Téléchargez le programme complet

Consultez les conditions et le tarif

 

Écrire sans faiblir

Écrire un roman puis un autre puis un autre nécessite de travailler (oui !). Sans faiblir. Je ne sais plus quel écrivain (Philippe Jaeneda peut-être) cachait le câble de sa box sous le matelas du lit conjugal pour écrire toute la nuit sans avoir la tentation de se connecter.

Pour aider mon propre surmoi, je viens d’essayer quelques outils anti-distraction (trouvés évidemment durant des pauses procrastination sur le web). Deux outils pour couper internet – Antisocial et Freedom –  et deux éditeurs (très tendance semble-t-il chez les nanowriters) pour se concentrer sur son texte, Byword et OmmWriter.

The procrastination demon, Fergus Ray Murray - Licence CC BY-NC-SA - http://www.flickr.com/photos/0olong/135489680/
The procrastination demon, Fergus Ray Murray – Licence CC BY-NC-SA – http://www.flickr.com/photos/0olong/135489680/

Antisocial : débrancher les réseaux sociaux et la messagerie et et et…

AntisocialPour couper Facebook, Twitter, Gmail, etc. tout en restant connecté à internet pour accéder à tout ce dont on peut avoir besoin en ligne (doc, dicos, Wikipedia, StreetView, etc.), un outil : Antisocial (sic !).

Vous lui donnez la durée de coupure, vous rajoutez éventuelles d’autres sites que vous voulez bannir, vous choisissez avec ou sans messagerie, et c’est parti, ici pour deux heures et demi.

La seule solution pour le contourner est de redémarrer son ordinateur.

C’est sur Mac et ça coûte dans les 10€. Vous trouverez des logiciels Windows équivalents.

Freedom : couper Internet aussi sur son smartphone (et sur tablette, alouette !)

Le smartphone aussi est source de nuisance. Messagerie, réseaux sociaux… Pour couper tout ça tout en restant joignable au téléphone, j’ai essayé sur Androïd Freedom (re sic !). Vous décidez si vous coupez seulement le wifi, seulement la 3G, etc. Coupez tout ça ! C’est ici sur Google Play et ça coûte 3,69€ (pas de version gratuite avec pub).

Byword ou OmmWriter : se concentrer sur son texte

Byword affiche un plein écran noir ou blanc, permet de régler la position et les dimensions de la zone d’écriture, d’atténuer le texte sauf le paragraphe ou la ligne en cours d’écriture. Pas de style, de règles, de puces, d’impression, juste italiques, gras et sauvegarde RTF. Le minimal. Ah si, un truc, tout de même, pour checker, comme on dit aujourd’hui, le travail abattu sans mail ni réseaux sociaux : l’affichage du nombre de mots et de signes. Prix, 9,99$ sur Mac, iPad, iPhone.

OmmWriter lui est sur la même ligne dépouillée mais avec choix d’ambiances sonores (il y en a 7), de fonds zen (la mer, paysage neigeux…), et de sonorisation de votre frappe (manque l’Underwood). Vous choisissez vous-même le prix. Le site conseille 4,11$. Ça vaut plus, franchement. Ça marche sur PC, iPad et Mac.

J’avais des doutes sur les fonds sonores de OmmWriter. En fait, cela accélère la coupure avec le monde extérieur. Je retrouve bien plus vite le fil de l’écriture après l’avoir quitté (le fond sonore se coupe si on bascule dans un autre logiciel). En plus de l’isolement, il doit y avoir un conditionnement créé par l’accoutumance. C’est tout de même barbant à la longue, j’alterne en ce moment avec Tristesse contemporaine et https://soundcloud.com/nytaofficial

 

Quelques autres avis sur la question

Mon amie Martine vient de proposer quelques réflexions judicieuses pour écrire davantage, à condition de les appliquer, bien sûr.

John August, le superman médiatique de l’écriture de scénario et prolixe de making off, en donne dans un de ses billets, Writing process.

Et pour finir, l’avis d’un grand bosseur, le King :

« Dans une de mes premières interviews (je crois que c’était pour la promotion de Carrie), le présentateur d’une émission de radio me demanda comment j’écrivais. Ma réponse – « Un mot à la fois » – le laissa, selon toute apparence, sans voix. Je crois qu’il se demandait si j’étais sérieux ou si je plaisantais. J’étais sérieux. En fin de compte, tout revient à ça. »

Stephen King, Écriture

Vanité lyoniaise

The weight of oneself, Lyon, Palais de justice
Statue « The weight of oneself », Lyon, entre Saône et Palais de justice, la veille de son inauguration

Dimanche 1er septembre, inauguration

Statue municipale enveloppée, socle bâché. Aujourd’hui, 1er septembre 2013, inauguration. Le maire  arrache le voile. On est au bord de la Saône, à Lyon, face à la colline où est née la ville, il y a 2000 ans. Vanité.

Lundi 2 septembre, la lyoniaiserie

On m’a écrit pour me dire que « Vanité, oui, sans aucun doute, mais pourquoi « lyoniaiserie », n’est-ce pas un peu fort ? Cela mériterait une explication… » La voici :

Plaque explicative (extrait)
Extrait de la plaque explicative de la statue « Weight of onseself » – Notez la faute d’orthographe à la troisième ligne. Un homme portant un homme.

La plaque explicative apposée près de la statue évoque dans l’ordre 1/ un anti-héros, 2/ la Justice 3/ une invitation à la réflexion.

La Justice est en face, dans ce temple néo-classique à 24 colonnes édifié au 19e siècle par Baltard père. Une image solennelle de la justice et de la richesse lyonnaise évidemment destinée à marquer les esprits.

L’anti-héros est l’homme lyonnais (d’ailleurs, pourquoi ce choix d’un homme et pas d’une femme ?) se portant lui-même à travers ces 2000 années d’histoire.

Bien menée par le badaud de passage, la réflexion à laquelle l’invite fermement cette plaque explicative municipale, le conduit de cette grandeur  de l’homme lyonnais (3 mètres, soit 50% de plus que le non lyonnais), de cette grandeur de l’homme lyonnais donc à travers les siècles aux richesse et beauté qui en sont le résultat. Regarde ô badaud ce qu’a bâti l’homme lyonnais, cette cathédrale et cette basilique, ce palais de justice et ces tours de la Part-Dieu, ce musée Confluence et ce Grand Stade, le cinéma et les médicaments, Bocuse et l’Abbé Pierre, regarde et constate.

Une lyonnaiserie est — définition Wikipedia — une expression ou un mot évoquant la typicité de Lyon.

Il évince volontairement toutes les pièces non lyonnaises (sans donner les critères de la « lyonnaiserie ») et tous les textes injouables dans un salon pour des raisons techniques. — (Paul Fournel, Guignol – Les Mourguet, page 82, 1995, Éditions du Seuil)

L’homme vu par l’homme lyonnais a une grande idée de lui-même. Vanité, vanité. Jusqu’au nom un peu lourd donné à la statue, THE WEIGHT OF ONESELF, en langue… américaine. L’homme lyonnais est fat.